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76 % des praticiens ayant répondu à notre grande enquête sur nos conditions d’exercice ont révélé être ou avoir été au bord de l’épuisement professionnel. Un chiffre qui révèle l’ampleur de la souffrance vécue par de trop nombreux chirurgiens-dentistes, le plus souvent dans l’anonymat le plus total.
Rares sont ceux, en effet, qui savent mettre un mot sur leur mal-être. Qui osent même en parler ? C’est ce qu’est parvenue à faire, pour la première fois, Dominique (nom d’emprunt), une praticienne de la région, qui a accepté de livrer son témoignage pour pousser ses confrères à solliciter une aide salvatrice.
« J’ai mis beaucoup de temps à réaliser que là où je me sentais mal, c’était dans mon exercice et à cause de mon exercice. Et c’est d’ailleurs à posteriori que j’ai compris qu’il s’agissait d’un épuisement professionnel », confirme-t-elle.
Aujourd’hui retraitée, Dominique exerçait seule, dans la banlieue d’une grande ville. Cette souffrance, chez elle, s’est manifestée par une infinité de petits éléments, difficiles à rassembler pour parvenir à un vrai diagnostic : « à la quarantaine, j’ai commencé à me dire que je ne voulais plus travailler seule. J’ai pensé à partir à l’étranger, à me reconvertir… J’avais régulièrement des crises de panique, et des tremblements, ce qui n’est pas bienvenu dans notre métier »…
Des symptômes trop diffus pour alerter l’entourage ou le médecin : « tu te dis que ça vient de toi, on te dit que c’est juste du stress. Alors, on commence à prendre des anxiolytiques. Cela aide à tenir, mais on devient vite accroc ». Ces substituts, avec d’autres activités relaxantes comme le yoga ou le tai-chi, l’aident à tenir. « Au final, on ne se rend pas compte que ce qui cloche est autour de nous. Je suis convaincue que l’élément déclencheur fut le ‘’trop, c’est trop’’ : ces coups de marteau très légers dans un mur qui, à la longue, finissent par faire un trou. Le mal est très insidieux ».
Ces coups de marteaux, ce sont ces innombrables petits facteurs qui, mis bout à bout, conduisent à l’épuisement : « le peu de temps que l’on a pour chaque patient, le fait d’être dérangé sans cesse, de voir son planning désorganisé, de ne jamais pouvoir faire de pause, de gérer les problèmes des assistantes dentaires, d’être confronté à des patients enquiquinants… On est peu à peu usé de tous côtés ».
Un indice lui met la puce à l’oreille : « c’est peut-être pendant les vacances que l’on peut mesurer que tout se joue dans l’environnement de travail. Tu te sens bien, sereine, tu profites, et puis trois ou quatre jours avant la reprise, cela commence à être difficile… »
Dominique, tant bien que mal, est allée jusqu’au bout. « Je n’ai pas craqué, j’ai continué avec des béquilles jusqu’à la retraite, et ce n’est finalement qu’en sortant de cette spirale que j’ai mis fin à mon mal-être ».
Cette prise de recul lui a permis de réaliser que ce dont elle souffrait portait un nom : l’épuisement professionnel. Qu’elle n’était pas la seule concernée, aussi, malgré les apparences et le tabou général : « dans mon entourage, rares sont ceux qui partent épanouis, ce qui est symptomatique ». Que le fait d’être constamment sur la brèche, enfin, ne servait pas la prise de conscience : « j’étais tellement passionnée lorsque j’ai débuté… Comment peut-on aboutir à un tel manque d’envie, à une perte d’enthousiasme qui nous amène à ne plus avoir envie de faire notre travail ? »
Si Dominique a accepté de livrer ce témoignage, c’est avant tout à des fins d’exemple. Son message est clair, « personne n’est à l’abri, même les plus résilients. Si vous sentez que quelque chose ne va pas, ne vous dites pas que ça va passer, que c’est la fatalité, faites-vous aider ».
Il existe aujourd’hui des solutions, à l’image du réseau d’aide aux soignants Auvergne-Rhône-Alpes (ASRA), trop peu sollicité. « Avoir quelqu’un à l’écoute, capable de dédramatiser et d’expliquer que d’autres vivent les mêmes problématiques, que l’on n’est pas seul, est pourtant une vraie chance. Je pense sincèrement que si j’avais bénéficié d’un peu d’aide, j’aurais pu vivre une fin d’exercice beaucoup plus sereine. Écoutez-vous, et surtout n’hésitez pas à appeler ! ».
À SAVOIR
ASRA met à votre disposition une ligne d’écoute confidentielle et anonyme, accessible 7j/7, 24h/24 : 0 805 620 133 (service et appel gratuit).
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