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Interdiction des amalgames au mercure : répondez vite à l’enquête initiée par le professeure Brigitte Grosgogeat

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Dentist examining a patients teeth before oral surgery at the dental clinic. Removing amalgam fillings. Professional care of patient teeth.
L’interdiction partielle des amalgames dentaires au mercure pour le traitement des caries sera étendue à tous les patients à compter du 1er janvier 2025, hors besoins médicaux particuliers. Désireuse de vous donner toutes les explications nécessaires sur cette évolution réglementaire, votre URPS vous propose également de participer à un questionnaire anonyme sur leur usage actuel par la profession.

 

L’utilisation du mercure dans les amalgames dentaires (ou plombages) est sur la sellette depuis déjà plusieurs années, en raison des faibles émissions de mercure possible lors de leur pose, de leur retrait ou tout simplement en cas d’usure.

 

En 2017, une directive européenne avait interdit leur usage pour le traitement des caries des enfants de moins de 15 ans, ainsi que pour les femmes enceintes et allaitantes. Comme annoncé en juin, et conformément aux recommandations de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament, l’interdiction sera étendue à tous les patients, « sauf besoins médicaux particuliers », au 1er janvier 2025 au sein de l’Union Européenne. Dans un second temps, c’est également leur exportation qui ne sera plus autorisée en Europe.

 

Cette interdiction, au-delà d’impacter notre manière de travailler, soulève de nombreuses questions quant à la réalité de ces pratiques. C’est la raison pour laquelle votre URPS vous propose de répondre à un court questionnaire pour en savoir plus sur l’utilisation des amalgames dentaires au mercure par notre profession en Auvergne-Rhône-Alpes.

 

 

« Cet état des lieux est essentiel pour améliorer la sensibilisation des praticiens »

 

Cette enquête anonyme, et sans jugement aucun, permettra également de lever le voile sur certaines problématiques liées au recours à des matériaux alternatifs : information, techniques, formation, coût, durabilité, temps de travail, appréciation des patients, gestion des déchets…

 

Un état des lieux indispensable à l’aube de cette évolution réglementaire majeure, comme l’explique le Professeure Brigitte Grosgogeat, docteure en chirurgie dentaire, enseignante en odontologie et spécialiste des biomatériaux dentaires aux Hospices Civils de Lyon.

 

Qu’est-ce qui a conduit à l’interdiction du mercure dans les amalgames dentaires, au 1er janvier 2025 ?

Dans les années 90, des voix s’élevaient déjà contre l’utilisation du mercure comme matériaux pour soins dentaires. En 2008-2010, des directives européennes ont commencé à mettre l’accent sur la sécurité des patients et du personnel, ainsi que sur les risques environnementaux, dans des champs d’usage plus large. En 2017, une règlementation européenne a interdit leur usage pour les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les enfants… Et depuis juin dernier, nous savons que cet interdit concernera désormais tout le monde, sauf exception qu’il faut pouvoir justifier, à compter du 1er janvier.

 

Que sait-on exactement des effets néfastes des amalgames dentaires au mercure ?

En tant qu’enseignante, je dirai qu’aucun biomatériau n’est extraordinaire, qu’ils ont tous leurs avantages et inconvénients et que rien ne vaut la prévention. On sait toutefois qu’à haute dose, il existe des risques neurotoxiques majeurs. L’OMS classe le mercure, qui compose 50% de notre matériau, parmi les dix substances les plus dangereuses. Le mercure est un poison, que l’on consomme sans s’en rendre compte, dans les poissons, l’eau, l’air que l’on respire… Bien sûr, chez les porteurs d’amalgames, on en retrouve un peu plus, même si l’apport mercuriel n’est pas très élevé et reste en deçà des seuils réglementaires. L’idée n’est pas non plus de faire peur et de conduire à faire enlever tous les amalgames dentaires que l’on a dans la bouche !

 

Quel est le niveau actuel de connaissance des chirurgiens-dentistes concernant ces dangers ?

L’un des objets de l’enquête lancée par l’URPS auprès des chirurgiens-dentistes d’Auvergne-Rhône-Alpes est justement de répondre à cette question. Certains ne font plus d’amalgames dentaires depuis longtemps, d’autres en font encore, pour des raisons que je ne jugerai pas. Mais cet état des lieux est essentiel pour améliorer la sensibilisation des praticiens.

 

Quelles sont les alternatives ?

Elles sont déjà très développées : il s’agit principalement de résines méthacryliques chargées, qu’on appelle aussi composites dentaires, très pratiquées depuis de longues d’années et qui ont beaucoup progressé en qualité. Ces matériaux ont l’inconvénient d’être plus « opérateur dépendant », car leur longévité et leur efficacité dépend du soin apporté à sa mise en place, à l’inverse d’un amalgame dentaire beaucoup plus simple à poser. On peut également utiliser un ciment à base de verre ionomère, ou encore effectuer un moulage pour des obturations indirectes avec une pièce en céramique, métallique ou composite, généralement pour des cavités importantes. Mais leur prix est plus élevé, ce qui ajoute à la problématique une dimension économique.

 

Quels conseils donneriez-vous aux chirurgiens-dentistes ?

D’abord de continuer à sensibiliser leurs patients. On prône aujourd’hui la génération sans caries, il faut être dans cette philosophie, pour prévenir et non guérir.

Je leur conseillerai surtout de rester vigilants, de choisir le matériau le plus adapté  aux besoins du patient, de travailler sous champ opératoire et dans le cas des matériaux photopolymérisables de nettoyer leur système d’insolation, de prendre le temps de polymériser bien proprement… Car la mise en œuvre du matériau a autant d’importance dans le succès d’un traitement que le choix du matériau utilisé.

 

N’attendez plus pour participer au sondage lancé par l’URPS (exclusivement réservé aux chirurgiens-dentistes), à l’initiative du Professeure Brigitte Grosgogeat, sur l’usage des amalgames dentaires en Auvergne-Rhône-Alpes : cliquez ici.

 

 

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