Insécurité dans nos cabinets: comment faire face ?

Insultes, pression verbale et physique, menaces et même parfois coups… Comment réagir face à ces actes d’incivilité de plus en plus fréquents dans nos cabinets ? Quels sont nos droits ? Quelle protection pénale ? Comment prévenir, soutenir, sécuriser ? Autant de questions auxquelles a répondu le commissaire général de police Vincent Terrenoir, responsable de l’Observatoire National des Violences en Milieu de Santé au cours d’une conférence organisée par votre URPS le mardi 13 juin, à retrouver en replay !

L’insécurité est-elle devenue notre lot quotidien ? « La semaine dernière, ma secrétaire a reçu des menaces. Nous l’avons accompagnée pour sa sortie du cabinet, et heureusement ces menaces n’ont pas été mises en application. Mais cela a été très marquant pour elle, car elle a eu très peur. Étant responsable de sa sécurité, je suis aussi allée porter plainte ». Le témoignage spontané d’un chirurgien-dentiste présent dans l’auditoire a immédiatement donné le ton de la conférence sécurité organisée le mardi 13 juin par l’URPS CD ARA.

Les incivilités se multiplient auprès des professionnels de santé, un phénomène auxquels nos cabinets dentaires sont donc forcément confrontés. L’URPS a souhaité solliciter l’analyse d’un spécialiste des questions de violences en milieu de santé, le temps d’une conférence exceptionnelle consacrée à l’insécurité dans nos cabinets dentaires.

Quelles incivilités ?

Vincent Terrenoir a rappelé les caractéristiques des incivilités : type de violences, échelle de gravité, profil d’auteurs, motifs, contextes et causes…, ainsi que leurs impacts et conséquences sur les victimes, mais aussi sur l’organisation du cabinet.

Sur le plan législatif, il a redonné le cadre de la protection pénale et expliqué les procédures à suivre (dépôt de plainte, signalement à l’ONVS, déclaration au conseil de l’ordre…).

Il a surtout donné de manière concrète toute une série de conseils à mettre en pratique pour prévenir le risque (formations, sécurisation du cabinet), anticiper et désamorcer les incivilités, et y faire face le cas échéant.

Une insécurité qui se banalise

Le policier a rappelé toute l’importance d’une bonne gestion administrative, juridique, médicale et psychologique d’un acte de violence : les bons réflexes à avoir pour soi ou son salarié concerné, les contacts essentiels (conseil de l’ordre, lignes d’écoute, associations d’aides aux victimes…).

À plusieurs reprises, Vincent Terrenoir a mis en garde contre le profil des agresseurs, symptomatique d’une véritable évolution sociétale : « plus que le délinquant ou la personne souffrant d’addiction ou de troubles cognitifs, c’est la violence de ‘’M. et Mme Tout-le-monde’’ qui prend le pas ». Une manière de rappeler l’importance de maintenir une vigilance permanente, quelle que soit sa patientèle ou son lieu d’exercice.

Retrouvez ICI le replay de la conférence sécurité animée par le commissaire général de police Vincent Terrenoir.

À SAVOIR

L’Observatoire National des Violences en milieu de Santé a été créé en 2005 suite à au double meurtre survenu au CHU de Pau. Le dispositif propose une plate-forme de signalement en libre accès pour les libéraux ainsi que de nombreuses informations utiles, documents pratiques et conseils de prévention.