« Cellule de crise : anticiper pour parer à toute éventualité »

L’URPS CD ARA a décidé de réactiver sa cellule de crise mise en sommeil après la crise du Covid. À l’origine de cette décision, le contexte géopolitique et les difficultés d’approvisionnement sur certains produits ou composants. Les explications du Dr Eric Lenfant, président de l’URPS CD ARA.

Pourquoi l’URPS a-t-elle voulu réactiver la cellule de crise qui avait été mise en stand-by depuis la crise du Covid ?

Plusieurs chirurgiens-dentistes de la région se sont plaints de défaut d’approvisionnement depuis le début de l’année. Des pénuries en lien avec les tensions géopolitiques. Aujourd’hui, une majorité des marchandises sont acheminées par voie maritime. Or, les coûts de transport peuvent être été multipliés par quatre et les temps de trajet rallongés de plusieurs semaines en raison des nouvelles routes commerciales empruntées par les cargos. Cette situation risque de s’aggraver si les Houthis intensifient leurs attaques dans le détroit de Bab-el-Mandeb (qui relie la mer Rouge au golfe d’Aden) et si la Chine décidait un blocus du détroit de Malacca, axe maritime majeur entre l’Asie et l’Europe. Partant de ce constat, l’URPS veut anticiper et définir les priorités pour que les cabinets dentaires d’Auvergne-Rhône-Alpes puissent continuer à accueillir leur patientèle quelle que soient les circonstances. Bref, il vaut mieux anticiper l’avenir que le subir. C’est l’un des grands principes appliqués par votre URPS lors de la crise Covid.

Concrètement, comment va se traduire cette réactivation de la cellule de crise ?

Cette cellule aura plusieurs déclinaisons. D’une part, nous allons faire un appel aux bonnes volontés, à tous les volontaires qui souhaitent s’impliquer sur cette problématique. D’autre part, nous avons sollicité des spécialistes dans des domaines économique et militaire, pour dresser un état des lieux, définir les risques de tensions et identifier les priorités afin de vous conseiller : constituer des stocks sur les matières premières et composants susceptibles de manquer. Enfin, pour optimiser la communication et faire preuve de réactivité, nous allons exploiter tous les outils digitaux à notre disposition, que ce soient les réseaux sociaux ou le site web de l’URPS, avec la mise en ligne d’une icône d’alerte clairement identifiable.

En attendant, quels conseils peut-on donner aux cabinets dentaires en cette période de grande incertitude ?

Dans un premier temps, ne pas hésiter à commander par anticipation et en grande quantité suffisante certains équipements et fournitures essentiels à l’activité des cabinets dentaires. A titre d’exemple, une ampoule de scialytique, certains consommables, de la pharmacopée et un backup informatique, peuvent vite se révéler indispensables. Il faut aussi favoriser les circuits courts et privilégier les fournitures réutilisables.

Ainsi, une démarche éco-responsable devient une nécessité en période de crise, que ce soit sur les distances d’approvisionnement, le plan énergétique ou sur l’usage de produits recyclables, etc. Enfin, chaque Français peut se constituer un « kit d’urgence 72 heures » pour parer à toute éventualité. Pour la constitution de ce kit de secours, ne pas hésiter à consulter la page dédiée sur le site web du gouvernement (www.info.gouv.fr).

À SAVOIR

Compte tenu du contexte, l’URPS lance un appel à tous les chirurgiens-dentistes d’Auvergne-Rhône-Alpes afin qu’ils partagent leurs adresses et leurs bons plans pour prévenir d’éventuelles pénuries, limiter l’usage de consommables ou privilégier les circuits courts. N’hésitez pas à nous faire part de vos trouvailles en écrivant à cette adresse : contact@urps-cd-ara.fr.

Faudra-t-il privilégier nos approvisionnements chez des fabricants en Auvergne-Rhône-Alpes ? Soyons prêts !

Ceux d’entre vous qui acceptent de soigner rapidement nos militaires peuvent aussi se faire connaître au même mail.

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