Antibiotiques : en faire le meilleur usage !

Vous souhaitez améliorer vos pratiques en matière de prescription d’antibiotiques et participer ainsi à la lutte contre l’antibiorésistance ? L’URPS CD ARA, qui collabore activement avec le Centre régional en antibiothérapie (CRATB ARA), vous explique pourquoi et comment parvenir à un bon usage des antibiotiques en recourant à des outils d’aide en ligne fiables et faciles à utiliser.

Et si, en quelques clics, vous preniez part à la lutte contre l’antibiorésistance ? Développé par deux Chirurgiens-Dentistes, dont l’un exerce dans l’Allier et l’autre dans la Nièvre, le site Dentibiotic est l’un des outils recommandés par le Centre Régional en antibiothérapie pour améliorer vos pratiques en matière de prescription d’antibiotiques dans la sphère orale en lien avec les recommandations de l’ANSM 011 et de la SFCO 2012.

Très simple d’usage, cette plate-forme entièrement gratuite met à votre disposition des conseils et les bonnes informations pour prescrire de manière optimale : liste des antibiotiques et des antalgiques, recommandations d’antibiothérapie prophylactique et curative des infections bucco-dentaires, calculateur de posologie…

Antibiotiques : pourquoi faut-il réapprendre à prescrire ?

Parce que l’on prescrit encore trop, et pas toujours comme il se doit : selon la bonne indication, la bonne molécule, la bonne durée et la bonne posologie. En France, de manière globale, la prescription d’antibiotiques est très élevée. Elle est ainsi quatre fois supérieure à celle des Pays-Bas.

Les Chirurgiens-Dentistes, responsables de 12% des prescriptions d’antibiotiques en ville, ne sont pas en reste : selon une étude réalisée dans la région Grand-Est en 2021, « 66% des prescriptions en odontologie ne sont pas indiquées », car « elles ne répondent pas à une infection avérée ou à une situation nécessitant une antibioprophylaxie ». De plus, « 19% des prescriptions sont des molécules peu recommandées en odontologie », à l’image des associations amoxicilline-acide clavulanique ou spiramycine-métronidazole.

Recommandations obsolètes, formation imparfaite, manque de temps pour se remettre à jour… Les raisons d’un tel mésusage des antibiotiques sont nombreuses. L’exigence décuplée des patients compte également, comme le rappelle le Dr Fanny Baudino, médecin généraliste au sein du CRATB. « En médecine générale comme sans doute en chirurgie dentaire, nous constatons une forte pression des patients. Et cette éducation du patient à la non prescription et au bon usage des antibiotiques prend du temps que n’a souvent pas le praticien, notamment en territoire de santé sous-doté ».

Quels sont les dangers d’une mauvaise prescription ?

Les risques d’un mésusage des antibiotiques sont pourtant bien identifiés. À commencer par les éventuels effets secondaires, rarement graves mais néanmoins pénibles (troubles digestifs, allergies, mycoses…). Et, surtout, par le développement de l’antibiorésistance, avec tous les dangers que cela comporte pour la collectivité comme pour l’individu. « Plus vous avez de patients atteints d’infections dues à des bactéries résistantes aux antibiotiques, plus vous recourrez à des antibiotiques puissants, et plus le risque est d’aboutir à une impasse thérapeutique », confirme le Dr Philippe Lesprit, infectiologue au CHU de Grenoble et coordinateur du CRATB.

Enfin, autre dommage collatéral, et non des moindres, le coût estimé pour la société. L’enquête réalisée dans la région Grand-Est estime en effet à 42 millions d’euros « le montant pris en charge par l’Assurance maladie en 2021 pour les antibiotiques prescrits par les chirurgiens-dentistes ».

La prise de conscience est essentielle et chaque chirurgien-dentiste peut s’impliquer pour montrer le bon exemple. C’est la raison pour laquelle votre URPS CD ARA se mobilise aux côtés du CRATB, qui s’active notamment à développer un réseau pluridisciplinaire d’ambassadeurs du bon usage des antibiotiques, au sein duquel les Chirurgiens-Dentistes auront toute leur place.